La déforestation de Patagonie argentine

Bonjour à tous,

Suite au thème du concours qui avait été lancé sur CLM et finalement, je crois, abandonné, j’aimerais faire un petit article sur la déforestation et plus particulièrement sur une histoire assez singulière et qui peut redonner le sourire…

Effectivement, dans les années 1976 et 1977, plusieurs jeunes étudiants qui cherchent à fuir la dictature en Argentine, décident d’aller s’installer dans la forêt de Patagonie, au sud de l’Argentine. A leur arrivée ils rencontrent de nombreuses difficultés puisque, bien évidemment, ils n’ont jamais appris à fabriquer des cabanes, cultiver la terre pour se nourrir, ou lutter contre le froid. L’hiver est effectivement très rude là-bas et les jeunes arrivés ont beaucoup de mal, notamment la première année, à lutter contre ce froid et à s’en sortir. Heureusement, des autochtones viennent un jour à leur rencontre et sans ne rien dire, commencent à les aider à construire des cabanes, à leur donner du bois, etc…Et finalement tous les gens qui vivent là-bas se mettent à les aider, ils leur font aussi découvrir leur belle et fragile région, leur apprennent les secrets de la nature et c’est comme cela que les jeunes deviennent de vrais gardiens de la forêt de Patagonie et vivent en harmonie avec leur environnement et les habitants de la région.

Cependant, ils rencontrent à nouveau un problème lorsqu’en 1985, la richesse forestière de Patagonie chilienne est complètement épuisée par les compagnies d’exploitation forestière japonaises. Ces dernières commencent à s’emparer de la forêt du côté argentin, à couper tous les arbres, étendant vers l’Est le désert qu’est devenue la forêt de Patagonie chilienne.  Les jeunes installés depuis quelques années désormais ainsi que les autochtones ne peuvent accepter la situation et décident de prendre les choses en main. Ils s’opposent donc à la déforestation de leur lieu de vie en créant le projet « Lemu » qui dans la langue mapuche signifie « forêt ». Lucas Chiappe est plus particulièrement le fondateur de ce projet.

Bien que très mal vus par la capitale ou les compagnies d’exploitation forestière, ils essaient de lutter comme ils le peuvent contre la déforestation et le projet est encore d’actualité aujourd’hui.

Le projet Lemu a tout d’abord créé un sanctuaire de la forêt intercontinentale, c’est-à-dire une zone protégée de la forêt gardée à son état naturel. Plusieurs autres zones ont été créées en plus de celle-ci, une zone accessible à l’homme mais sous contrôle, une autre réservée pour l’exploitation agricole biologique et l’exploitation de bois et enfin une dernière réservée à la régénération de la forêt (replantations d’espèces). L’organisation non-gouvernementale agit également contre différents projets d’exploitation forestière en ayant recours à la justice comme c’est le cas pour le projet Prima Klima qui a avorté grâce aux actions des membres de l’ONG. Finalement, le projet a pour dernier but d’informer et de sensibiliser la population à la protection de la forêt et de sa biodiversité à travers de nombreux programmes d’information : intervention dans les écoles, mise en place d’un tourisme alternatif, manifestations proposées régulièrement ou par exemple lors des chantiers de replantation ouverts au grand public qui peut y participer. Par ailleurs, un bulletin trimestriel est édité par le projet Lemu : « Hoja por Hoja ». Il permet à ceux qui sont intéressés, d’en apprendre plus sur la forêt, l’environnement tout autour et ses différents enjeux. Plus généralement, il s’agit d’un bulletin qui évoque les grands thèmes de l’écologie ou de l’actualité.

Aujourd’hui, les problèmes majeurs qui peuvent mettre en péril la forêt de Patagonie sont, d’après le projet Lemu, les incendies d’origine naturelle ou causés par l’homme, la déforestation par une exploitation trop intensive du bois et finalement, une perte avérée de la biodiversité engendrée par les deux premières causes. On peut également rajouter que si la forêt est en danger, tous ceux qui y vivent ou ont besoin de ses ressources naturelles pour vivre, sont également en danger, soit environ 1700000 habitants de la Patagonie aujourd’hui en ne prenant en compte que le côté argentin qui s’étend sur environ 750000 km².
Mais le projet Lemu est prêt à continuer à se battre et à informer les populations le plus largement possible pour sauver la forêt de Patagonie, une des grandes forêts primitives de la planète.

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site du projet Lemu (qui est par contre en espagnol) : http://www.proyectolemu.com.ar/

J’espère que ce petit article vous a intéressé(e), donné envie d’agir en faveur de la protection des forêts dans le monde, et surtout prouvé que si l’on décide d’agir ensemble, on peut agir vraiment.

Voici les sources qui m’ont permise d’écrire l’article :
- http://www.proyectolemu.com.ar/
- http://base.d-p-h.info/fr/fiches/premierdph/fiche-premierdph-6274.html
- http://www.geo.fr/voyages/guides-de-voyage/amerique/argentine/patagonie
- « Historias marginales » de Luis Spúlveda (2000)

Clara l’Ecureuil